Il y a quelques mois, j’ai accompagné une cliente et des politiques qui devaient préparer un discours important, devant un certain nombre de personnes.
On avait travaillé son discours en suivant une structure classique, vous en souvenez, on en a parlé dans les semaines précédentes : une structure assez simple, rhétorique efficace, convaincante et persuasive.
On avait ajouté à chacune des étapes de son discours, un état d’esprit, un cadre à respecter, Madame Parfaite au début, Madame Cool par la suite, Madame Libre un moment, Madame Parfaite et puis enfin Madame Cool pour terminer.
J’ai la chance de l’écouter et je l’ai vu répéter devant moi ce discours, donc je sais qu’elle en est capable et je sais que tout va bien se passer pour elle.
Alors que je suis assis et que je l’écoute parler, je découvre qu’elle n’arrive pas à changer de cadre et que toute la prise de parole se fait en Madame Cool.
Parce que je connais les gens qui sont dans l’audience, comme je veux paraître sympa, comme au fond, je vais la jouer un peu plus spontanée. Voilà, l’enjeu fait que je la joue spontanée, mais c’est une erreur.
Cette erreur DRAMATIQUE en prise de parole
Vous voyez, ce biais, peut-être le biais le plus difficile à gérer, c’est celui de l’enfermement de cadres.
Je ne sais pas pourquoi, alors que j’avais prévu de me balader de cadre en cadre dans une situation donnée, je fais une erreur : j’ai du mal à changer de cadre en fonction du moment du discours que je prononce.
L’enfermement de cadre est un biais complexe. Une erreur, puisqu’il est dû, d’une part, au stress que l’on ressent dans une situation, à l’impression que l’on veut donner face au public, que l’on découvre. Et d’autre part, il montre la difficulté que l’on a à choisir le cadre.
On le subit beaucoup plus souvent qu’on ne le choisit.
Je vais vous demander, pour éviter de tomber dans l’enfermement de cadre, de préparer vos discours. De savoir à quel moment vous voulez vous balader de cadre en cadre et de donner un sens à chacun des cadres au moment où vous les incarnez.
Si je suis Madame Cool au début, c’est parce que je veux avoir cet impact-là.
Si je suis Madame Parfaite à ce moment-là, c’est parce que je veux avoir cet effet-là.
Si vous donnez un sens au cadre que vous incarnez, vous évitez de tomber dans ce biais très puissant et duquel beaucoup de personnes ont du mal à se départir.
Donc ne vous enfermez pas dans les cadres, choisissez-les, vous ne les subirez pas.
On se retrouve demain et on arrivera bientôt à la fin de cette série consacrée à l’adaptation à toi.
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