J’espère que vous avez faim, car aujourd’hui je vais vous présenter une nouvelle méthode d’assertivité.
Après vous avoir présenté, dans l’article précédent, la méthode DESC. Je vais vous parler aujourd’hui de la “Méthode sandwich”.
Il faut savoir que cette méthode est très connue, mais également très décriée parce qu’elle est associée à une forme de manipulation et d’inefficacité.
En effet, elle consiste tout simplement à commencer votre critique (à un proche, un collaborateur ou même un supérieur), par quelque chose de positif, quelque chose que vous souhaitez souligner, mettre en avant chez l’autre, puis de terminer votre échange par du positif.
Mais au milieu de votre sandwich, vous allez rajouter la garniture, la critique : c’est ce qui va donner une saveur à l’échange. Pour ainsi dire, c’est le plus important pour donner un feedback qui marche !
Certains d’entre vous se diront qu’ils n’ont rien de positif à dire, lorsqu’ils pensent à leur interlocuteur. Mais je vous arrête, si vous n’avez rien de positif à dire, honnêtement je ne vous conseille pas de faire de critique à la personne, parce que votre critique ne sera pas constructive.
C’est pourquoi, je vais vous demander de réfléchir à quelque chose de positif, je sais qu’il y en a forcément !
Faites simplement un pas de côté et repensez à vos expériences avec cette personne. Je vous assure que si vous cherchez, si vous prenez le temps de vous poser, je suis sûr que vous trouverez du positif.
Le feedback en communication #56
Si vous souhaitez émettre une critique ou donner du feedback, vous devez changer de point de vue afin de pouvoir trouver du positif, au même titre que vous êtes capable de trouver des choses à améliorer.
Mon conseil pour donner un bon feedback ? Équilibrez à tout prix votre critique !! Souvent les sandwichs que je vois sont mal formulés, pas très bien fait, en effet, on n’est pas tous cuisiniers…
Pour éviter de vous retrouver avec une tranche de pain très fine, une garniture bien épaisse puis une autre tranche de pain assez fine. Ce qui signifie que pendant 10 secondes, vous allez être sympa avec votre interlocuteur, durant 20 minutes, le descendre et durant 10 secondes être sympa de nouveau, parce qu’on vous a appris à bien faire vos sandwichs, pensez à équilibrer votre critique.
Le deuxième écueil que je vois très souvent, c’est le Big Mac.
Mais le Big Mac, qu’est-ce que c’est ?
C’est commencer par du positif, puis la critique, une nouvelle fois du positif, mais comme je trouve ça bizarre de terminer par du positif, je fais un nouveau feedback à la personne, une critique. Ensuite, je termine par du positif. Finalement, je décide encore de remettre une petite couche sur la critique, mais il faut que je termine par du positif, donc je pense au positif… Le problème est que je n’arrive pas à m’arrêter.
Je vous demande alors de ne pas faire de Big Mac : on termine par du positif, et on assume de terminer par du positif. Je vous assure que lorsque votre interlocuteur entend quelque chose de négatif, il est très clairement au fait de ce que vous voulez lui dire.
Le troisième écueil, c’est le suivant : la tartine.
Je commence par du positif, je termine par la critique. Je commence par la critique, je termine par du positif et j’oublie de refermer ou de démarrer par du positif.
En effet, une tartine, c’est plus délicat, on risque de s’en mettre plein les doigts.
Pour terminer, je vais vous donner un exemple du pire des écueils.
Vous qui lisez cet article, vous n’avez pas le droit de faire ça, si vous faites ça honnêtement, ne lisez pas la suite.
“Michael, j’adore ta chemise verte, tu t’habilles super bien, par contre niveau management, c’est très moyen, mais sinon tu es quelqu’un de bien.”
Là, dans cet exemple, j’exagère, je tire un peu le trait, mais j’ai déjà entendu des personnes émettre des critiques à côté de points positifs qui n’étaient pas du tout liés. On sent donc que c’est forcé. On sent qu’il manque un peu de “condiment”, pourrait-on dire, ou de “sauce”. De ce fait, le sandwich est un peu fade et sec, bref, il n’est pas fait pour accompagner, il n’est pas bien organisé.
Pour donner du feedback, essayez de trouver des critiques qui sont en lien avec les points positifs que vous soulevez, sinon cela sera vraiment de la manipulation.
Je vous demande donc d’éviter les écueils évoqués précédemment, de commencer par du positif, puis d’émettre une critique et enfin de terminer de nouveau par du positif.
Si par exemple, je veux exprimer un reproche à mon manager, si je veux lui dire qu’il n’est pas assez là, qu’il n’est pas assez présent, car il est souvent en déplacement. Je pourrais commencer par lui dire que :
“Depuis mon arrivée au sein de l’équipe, je suis très content de ce qui m’est proposé, que j’apprécie la qualité de nos échanges et le temps que l’on passe à se parler et que je l’en remercie. Cependant, de temps en temps, j’ai besoin d’avoir un peu plus de présence, d’être encore plus accompagné sur certains sujets, que cela me permettrait d’être plus efficace et d’être plus en confiance dans mes tâches. Et enfin que je me permets de lui dire ça, car j’estime que la qualité de notre relation le permet et parce que j’ai une grande confiance en ses qualités managériales et professionnelle.”
Vous voyez, on n’ose jamais la dernière partie de ce sandwich et pourtant elle fait du bien, à vous comme à votre interlocuteur, donc, d’oser le sandwich cette semaine et les jours à venir. Si vous osez le sandwich et je vous assure que vous allez être beaucoup plus assertif !
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