On est toujours dans cette peur d’être critiqué.
Je vais vous raconter une histoire vraie qui m’est arrivée, il y a quelques années. C’est une histoire un peu banale, mais quand même, qui est assez parlante.
Je prends le métro, à Paris, et j’achète un ticket. Il se trouve que ce ticket est démagnétisé, une fois de plus, malheureusement.
Donc, je passe ce ticket, ça ne marche pas.
Je me mets sur le côté, une personne passe et je lui demande gentiment, “excusez-moi, mon ticket est démagnétisé, est-ce que je peux passer avec vous.” La personne me répond non.
C’est assez étonnant, je veux dire, elle ne veut pas passer avec moi, bon d’accord pourquoi pas.
Donc, moi j’insiste, je me dis que la personne a dit non mais au fond de toute façon si je passe, je passe.
Elle se retourne et elle me dit : “mais qu’est-ce que vous n’avez pas compris ? Je ne passe pas avec vous, vous ne passez pas avec moi.”
Bon, vous vous doutez bien que résilient comme j’ai pu l’être, je suis quand même passé avec elle.
Mais bon sur le coup, ça m’a fait réfléchir toute la journée. Je me suis dit, mince, je n’ai pas été sympa, la personne ne voulait pas que je passe avec elle et ça m’a embêté parce que la personne m’a critiqué. Vous voyez, elle s’est emporté contre moi, je ne la connaissais pas, j’ai vu qu’elle était emportée, alors qu’il n’y avait pas vraiment de raison de s’emporter…
Il m’est venu une phrase qui à mon sens est essentielle à garder à l’esprit si vous voulez bien gérer la critique qui est la suivante : “Quelqu’un qui vous critique est quelqu’un qui souffre.”
Quelqu’un qui vous critique, bien sûr, négativement, sans que ce soit constructif, sans que ce soit positif, sans que ce soit utile.
Parce que pour critiquer quelqu’un, pour l’empêcher de prendre le métro avec vous, vous n’êtes pas spécialement heureux dans votre vie. Vous n’êtes pas spécialement très joyeux et donc il y a ce besoin d’aller déverser son sac, d’aller déverser son venin et sa colère sur quelqu’un d’autre.
À partir de là, vous avez le choix, soit vous donnez du crédit à quelqu’un qui souffre et vous souffrez avec lui et vous vous mettez, vous aussi, à le critiquer.
Soit, on prend un peu de distance et on se rappelle que le plus important, c’est la relation, c’est l’autre. Je peux le prendre pour moi, je peux me concentrer sur l’autre.
Quelqu’un qui vous critique négativement, c’est quelqu’un qui souffre.
Là, dans cette histoire de métro, je n’étais pas spécialement face à la personne la plus heureuse, vous vous en doutez bien.
Si la personne était très bien dans sa vie et très heureuse, il n’y aurait même pas eu de sujet de “je peux vous laisser passer ou pas”.
Mais quand on n’est pas spécialement heureux, le lundi matin pour aller au bureau, qu’on est un peu fatigué, et bien, oui, on a de quoi être un peu grincheux et s’énerver.
Gardez ça à l’esprit, quelqu’un qui vous critique est quelqu’un qui souffre.
Vous allez être critiqué, vous l’êtes certainement déjà.
Pensez-vous que vous êtes critiqué de la part de personnes qui sont très bien dans la vie et très heureuses ? Sûrement que non.
Donc, prenez de la distance avec ces critiquants, avec ces critiques, notamment celles qui sont faites par ces personnes qui souffrent et ne souffrez pas avec elles.
Vous n’en avez pas besoin, vous, vous avancez, vous, vous agissez et vous, vous exposez, vous pratiquez. C’est ce qui va faire de vous un très bon orateur.
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