En tant qu’orateur qui suivez cette série d’articles et qui est très attentif, vous devez faire face à quelque chose qu’on déteste tous, qui s’appelle la critique.
Oui, vous êtes jugé, oui, vous êtes détesté, oui, vous êtes apprécié. Enfin, vous le serez de plus en plus, au fur et à mesure que vous allez vous exprimer, dire ce que vous pensez et vous affirmez face au monde.
C’est parfois la peur d’être critiqué qui fait qu’on a du mal à oser davantage.
Je voulais donc, avec cette nouvelle série d’articles, consacrés à supporter la peur de la critique, aller un cran plus loin, sur notre capacité à gérer la critique.
La première méthode qui me semble importante et qui peut sembler un peu philosophique, c’est regarder sa zone de doute. Ça, c’est un petit peu dans une démarche, inspirée Descartes, que je vous invite à le faire.
Imaginons que je ne vous connais pas. Je vous regarde et je vous dis (vous vous appelez Patrick et vous êtes, semble-t-il, un homme.) “Patrick, je suis sûr et certain que tu es une femme.”
Bon, à la limite, vous me riez au nez. Il n’y a pas d’impact particulier. Qu’est-ce qui se passe. Où est la vanne, je ne comprends pas trop. Il n’y a pas de sujet.
Ce que je viens de vous dire, cette critique ne vous touche pas. Pourquoi ?
Parce que vous savez très bien que vous n’êtes pas une femme (si vous vous appelez Patrick et que vous êtes un homme).
Comment ne plus avoir peur du jugement des autres
Pourquoi je vous dis ça ? C’est parce qu’il y a des critiques, des attaques, que l’on peut vous faire et qui peuvent vous faire mal. “Tu es plutôt moyen en prise de parole”. “Tu n’as pas énormément confiance en toi”. “Tu es quelqu’un qui est souvent retard”. “Tu n’es pas quelqu’un de bienveillant”.
Vous voyez ce genre de phrase, qu’on vous a peut-être déjà dit ou qu’on pourrait peut-être vous dire. Elles vont faire beaucoup plus mal que, “Tu es un homme ou tu es une femme”.
Pourquoi ? Parce que ces critiques vont toucher à des zones grises qui n’ont pas été définies par vous.
Je vous invite donc, un peu à la manière du doute de Descartes, à réfléchir à ce qui chez vous est une zone grise. Une zone de doute et qui pourrait permettre à votre interlocuteur, votre public, de vous faire mal.
Vous devez absolument être le premier à vous définir. Être le premier à vous coller, d’une certaine façon, une étiquette.
Si vous ne le faites pas, il y aura des gens pour le faire à votre place. Et c’est quand des gens le feront à votre place que ça vous fera mal.
Donc supporter la critique, c’est d’abord se connaître suffisamment, pour se définir.
Si vous n’êtes pas quelqu’un de malveillant et que vous en êtes persuadé. Si quelqu’un vient vous voir et vous dit : “vous êtes malveillant”. Vous serez à l’aise avec ça parce que vous vous connaissez mieux que la personne ne semble vous connaître.
Donc, commencez par vous définir, si vous voulez supporter la critique et éviter que l’on vous définisse à votre place.
Voilà le message que je voulais vous apporter, sur la peur d’être critiqué. Cette peur vient souvent d’un manque de définition de soi-même. Je ne me connais pas assez et donc c’est la porte ouverte aux définitions des autres.
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