On a peur de couper la parole.
C’est un écueil que je vois très souvent en média training, sur les personnes que j’accompagne, souvent des élus, des chefs d’entreprise, qui tombent dans cet écueil du bon élève, voir du très bon élève.
Ne pas couper la parole. Moi, j’écoute jusqu’au bout, donc on va m’écouter jusqu’au bout.
Eh bien non, généralement, je suis le seul à jouer le jeu de l’écoute active jusqu’au bout. Et que ça renvoie de moi, c’est que je suis Monsieur Parfait. Le bon élève. Et que face à moi, j’ai quelqu’un qui s’autorise. Quelqu’un qui se permet, qui est libre, qui est énergique, qui est dynamique, qui est enthousiaste. Parce qu’il n’est pas prisonnier de cette règle, qui consiste à écouter quelqu’un jusqu’au bout, car j’ai été bien élevé.
Je vous demande de ne pas couper la parole. Couper la parole, ce n’est pas le sujet, ce n’est pas la préoccupation que l’on a lorsqu’on est en média.
En média, votre objectif, c’est de faire passer votre message et parfois le fait de couper la parole volontairement, peut participer à l’image que vous renvoyez.
Comment réagir quand on se fait couper la parole
On peut prendre plein d’exemple. Prenons un Emmanuel Macron que l’on voit souvent en média et qui a tendance à être très verbeux, donc à couper la parole et à ne pas spécialement laisser ses interlocuteurs s’exprimer.
Pourquoi le fait-il ?
Est-ce qu’il a mis de côté les règles de bonne conduite ?
Est-ce qu’il ne les connaît pas ?
Bien sûr qu’il les connaît. Mais l’image que cela renvoie que de couper la parole, que d’être dynamique, que d’être parfois un peu prolixe et donc de dire beaucoup de choses, c’est celle de quelqu’un d’énergique, de dynamique, qui agit. C’est fait volontairement.
Je vous invite à réfléchir à quelle image je veux donner, le MICRO (cf. article précédent) et à partir de cette image à décider, si oui ou non, vous devez dans cette situation couper la parole ou pas.
Et puis, au fond, si couper la parole vous dérange, rappelez-vous qu’il y a plusieurs façons de voir les choses.
Soit, je coupe la parole, effectivement, je fais quelque chose qui ne se fait pas.
Soit, j’ajoute un élément important.
Soit, je donne de la valeur encore plus à mon public qui en a besoin.
Donc soit je coupe la parole et je suis impoli, soit je rajoute de la valeur, et dans ce cas-là, je suis très poli.
Tout est une question de perspective, tout est une question de règles que l’on a apprise et que l’on a retenu et intégré.
Non, vous ne coupez pas toujours la parole.
Non, vous ne devez pas parfois accepter qu’on vous la coupe.
Et oui, vous devez parfois accepter de la couper.
Parce qu’en coupant la parole, vous vous affirmez, vous dites ce que vous pensez et cela peut participer à votre message.
Mettez de la distance avec ces règles quand vous êtes dans ces situations de média, parce que votre image va être impactée par cette capacité que vous avez à jouer au bon élève ou pas.
Et très souvent, ceux qui ont le plus de mal en média training ce sont ceux qui sont prisonniers de cette image de bon élève. Je dois bien faire, je dois être parfait.
Et bien non, ne soyez pas parfait, soyez complet.
On en a parlé dans les articles précédents, donc je compte sur vous, acceptez l’idée de vous affirmer, voire peut-être, dans certains cas, de vous imposer et de ne pas jouer à Monsieur Parfait.
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