Il y a quelques années, j’ai eu la chance d’entendre cette phrase qui allait profondément changer mon rapport à la prise de parole en public :
« Le regard des autres n’est que mon propre regard que je projette inconsciemment chez les autres. »
De prime abord rien d’exceptionnel.
Et pourtant cette phrase en dit long sur le jeu vicieux dans lequel se retrouvent tant et tant d’oratrices et d’orateurs.
A vrai dire lors d’une prise de parole impossible de savoir ce que le public pense.
Afin d’éviter toute dissonance cognitive, notre cerveau nous dote alors de capacités de télépathe et de cartomancienne de niveau avancé :
« Ils doivent se dire que… » ; « sûrement ont-ils vu que… » ; « c’est sûr qu’ils pensent que… ».
Oui mais voilà, tant que je ne suis pas dans leur tête, ce qui n’arrivera a priori jamais, la seule chose qui est sûre c’est que :
« Je dois me dire que… » ; « Sûrement ai-je vu que… » ; « C’est sûr que je pense que… »
Notre tendance à la projection nous fait oublier que ce qu’on appelle communément le regard des autres lors d’une prise de parole n’est rien de plus que ceci :
Notre propre regard sur nous-même, que nous projetons chez les autres.
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