Imaginez que vous soyez en train de me parler, et que je me perde dans mon téléphone pendant notre conversation. C’est une attitude impolie, parfois délibérée, parfois non. Ce qui est certain, c’est que lorsque le public ne semble pas intéressé, il en résulte souvent l’idée suivante : “S’ils ne sont pas intéressés, c’est que je ne suis pas intéressant”. Pas certain que cela aide à développer son aisance à l’oral.
- Le public permet de développer son aisance à l’oral
Je ne suis pas certain de ce qui se passe, mais je ressens un inconfort. J’ai du mal à me sentir à l’aise et à me percevoir comme important. Tout cela pour vous dire que pour développer son aisance à l’oral, nous avons besoin de l’implication du public. C’est un jeu à 2, ou public et orateur s’engagent chacun au moins à 50%.
Face à des gens qui manifestent clairement leur écoute, qui affichent de l’intérêt, on ressent un engagement mutuel. Par contre, lorsque la présence est minimale, on peine à trouver ses mots. Mon souhait est donc d’encourager une écoute active chez les personnes qui sont en face de nous afin de développer son aisance à l’oral.
Pour cela, il faut tout d’abord que nous soyons en accord sur les signes d’écoute auxquels nous sommes sensibles. Comment reconnaître que vous avez captivé votre audience ? Il y a des signes évidents.
Les regards fixés sur vous, les hochements de tête, les expressions faciales, les moments de silence, les rires, les sourires et même les questions qu’on vous pose. Les remarquer chez le public participe à développer son aisance à l’oral.
- Comment créer des signes d’écoute chez le public ?
Je vous présenterais bien des petites astuces. Mais je ne veux pas seulement vous donner des astuces. Ce que je souhaite partager, ce sont des stratégies pour générer de l’écoute.
La première stratégie, bien qu’elle paraisse évidente, n’est pas si simple à mettre en œuvre. Quiconque souhaite développer son aisance à l’oral doit se rappeler que l’on obtient que ce que l’on donne.
Si vous voulez des regards attentifs, du silence, des questions et de façon générale des signes d’écoute, c’est à vous d’être le premier à offrir ce regard, ce silence, cette posture attentive et ces hochements de tête. Vous ne récoltez que ce que vous semez.
Comment bien parler en public ?
Poursuivons avec la deuxième stratégie :
la variation crée l’attention. Plus vous faites varier votre ton, votre rythme, vos expressions faciales, plus vous changez de sujets, plus vous modifiez vos tons, plus vous êtes créatif avec vos intonations, plus vous introduisez des éléments qui brisent le schéma de votre discours, plus vous aurez l’attention de votre public.
Troisième stratégie : il y a ceux qui parlent en public et ceux qui parlent du public. Choisissez de parler au public. Les gens vous écoutent parce que vous parlez de ce qui les intéresse le plus, c’est-à-dire d’eux-mêmes.
En résumé, j’encourage à utiliser ces trois stratégies pour susciter l’écoute et développer son aisance à l’oral.
La première consiste à offrir ce que vous souhaitez recevoir.
La deuxième exploite la variation pour captiver.
Et la troisième vous pousse à parler du public au public.
Êtes-vous prêt à relever un défi ?
Alors que nous avançons dans cette partie consacrée à l’impact à l’oral, et parce que la pratique est essentielle, je vous propose un exercice simple : demandez à quelqu’un en face de vous de rester impassible et tentez de susciter des signes d’écoute de sa part.
Exercez-vous régulièrement, et cette démarche se manifestera naturellement dans vos discours. Cherchez à créer ces signes d’écoute, et vous constaterez une transformation significative.
Votre mission aujourd’hui : éveillez l’écoute chez les autres grâce à votre contact visuel et d’autres appuis. Nous nous retrouverons demain pour aborder le deuxième pilier de la méthode.
Résumé :
Pour développer son aisance à l’oral, il est crucial d’obtenir l’écoute du public. L’absence d’écoute peut générer un sentiment de manque d’intérêt envers soi. L’interaction entre orateur et public est un jeu à deux, avec une responsabilité partagée. Les signes d’écoute incluent les regards attentifs, hochements de tête, expressions faciales, rires et questions. Pour susciter ces signes, trois stratégies sont recommandées : donner pour recevoir, jouer avec la variation pour maintenir l’attention et parler du public pour capter leur intérêt. Un exercice consiste à provoquer des signes d’écoute chez quelqu’un impassible pour développer cette compétence. En résumé, cultiver l’écoute active améliore l’aisance à l’oral.
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