“Moi, j’ai peur de faire des erreurs.
En fait, je n’aime pas lorsque les choses ne sont pas exactes. Je suis perfectionniste, donc j’ai vraiment besoin d’être très clair sur les chiffres, les faits et ce qu’il faut dire.
J’ai donc besoin de tout apprendre par cœur.”
Je vous livre ici un peu le discours de certaines personnes que je peux observer en formation, et je les comprends parfaitement.
Ça peut surprendre, mais je pense clairement que la peur de faire des erreurs est saine.
- Le problème avec la peur de faire des erreurs à l’oral
Cependant, je crois aussi que la peur de faire des erreurs peut devenir malsaine lorsque cela engendre une sorte de névrose où tout peut être amélioré et où l’erreur est omniprésente. Il faut donc y prêter une attention extrême.
En somme, la mentalité transatlantique nous aide à accepter l’idée que l’erreur fait progresser, que l’on avance en tombant et que l’on progresse grâce à tous les échecs sur notre chemin.
Certains vont même jusqu’à affirmer que l’échec n’existe pas. Partant de là, on peut avancer sereinement.
L’erreur fait progresser, l’erreur fait avancer. C’est ce que je vous propose de croire, mais dans le contexte d’une prise de parole en public, les choses peuvent sembler moins évidentes.
Si l’idée que l’erreur peut être une opportunité de progression est valable dans le sport ou pour la pratique d’un instrument de musique, elle peut être plus difficile à accepter lorsqu’il s’agit de s’exprimer en public.
En effet, le public nous voit et nous entend, et les conséquences de nos erreurs peuvent être significatives, notamment vis-à-vis de nos collaborateurs ou de nos supérieurs.
Si la peur de faire des erreurs pour parler en public est prépondérante chez vous, je vous propose un exercice.
Pourquoi vous devez arrêter de vouloir tout contrôler #10
- Un défi impossible
Prenez un instant pour vous rappeler 10 personnes, leurs prénoms, leur nom et l’erreur qu’elles ont faites en s’exprimant.
Je suis persuadé que vous avez entendu beaucoup plus que 10 personnes faire des erreurs en s’exprimant dans le cadre de votre travail ou à la télévision.
Laissez-moi vous dire ceci : mon métier consiste à accompagner des individus, et j’en ai accompagné des milliers.
Pourtant, je serais bien en peine de vous citer immédiatement 10 personnes, avec leurs noms, prénoms et les erreurs qu’elles ont commises devant moi.
Cela montre bien que les erreurs des autres ne nous marquent pas autant qu’on pourrait le penser.
- Une conséquence de l’effet télépathe
Ainsi, j’en conclus que si les erreurs des autres ne me marquent pas tant que ça, c’est probablement que mes erreurs ne marquent pas autant que ça… les autres.
Il est important de garder cela à l’esprit : se souvenir que nos erreurs nous touchent plus qu’elles touchent les autres, et que les autres n’y prêtent pas autant d’attention que nous.
C’est un excellent moyen de prendre de la distance vis-à-vis de la peur de l’erreur. Un léger sentiment d’appréhension face à l’erreur est normal et sain.
Il ne s’agit pas de viser la médiocrité, mais de progresser avec sérieux, de préparer nos discours et de nous exprimer. Cependant, si la peur est trop intense et qu’elle engendre une névrose, elle peut créer un perfectionnisme excessif. Il est important de prendre du recul par rapport à cette peur de l’erreur.
Nous essayons de ne pas en faire, mais si cela arrive, rappelons-nous que nos erreurs n’affecteront pas autant qu’on le croit le public, et que la seule personne qui s’en souviendra et sera marquée par ces erreurs, c’est nous-mêmes.
Imprimez-vous cela, répétez-le. Ainsi, vous pourrez aborder la peur de faire des erreurs avec une perspective plus saine. Elle est normale et utile dans une certaine mesure, mais si elle devient trop envahissante, elle peut être contreproductive.
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