Dans ce deuxième article, consacré au média training, je vais vous parler de la notion de territoire.
Alors qu’est-ce que c’est qu’un territoire en média training ? Le territoire, c’est ce que vous avez prévu de dire, c’est votre message, vos arguments.
Vous avez un territoire, donc vous avez vos idées et vous les développez.
Le journaliste qui est face à vous, la personne qui vous interview, si vous n’êtes pas tout seul, a aussi son territoire, avec ses idées et ses questions.
L’idée quand vous êtes dans un média, c’est d’amener le plus en douceur possible le journaliste vers votre territoire, plutôt que l’inverse. Plutôt qu’il ne vous amène à dire ce qu’il veut que vous disiez.
Donc, comment faire ?
Dans un premier temps, vous devez repérer les mots inducteurs négatifs du journaliste, de la personne qui vous interviewe.
Je prends un exemple : “Est-ce que, ce qui est arrivé là récemment, vous pensez que c’est votre faute ?”
Là, vous voyez, il y a des mots neutres, “ce qui est arrivé récemment”, il n’y a pas vraiment d’intention derrière ce qui dit. “C’est votre faute”, “vôtre faute”, c’est un mot inducteur négatif.
Et le mot inducteur négatif “votre faute” fait que si vous le reprenez, vous allez commencer à répondre en partant du territoire de votre interlocuteur. Et ça va vous être dommageable.
Donc, vous devez tout faire pour ne pas reprendre les mots inducteurs négatifs.
Plutôt que de dire :” je pense que c’est ma faute ou pas”. Alors, la question n’est pas savoir à qui la faute. Mais, plutôt…” Et là, vous partez sur autre chose. Et même, dans l’idéal, vous ne dites pas le mot faute.
Donc pour imposer votre territoire, repérez les mots inducteurs négatifs et ne les répétez pas, premier point.
Média training : les techniques
Deuxième point, vous vous appuyez sur les mots neutres et vous allez repérer les mots béquilles.
Les mots béquilles, ce sont ceux qui vont vous permettre de lier le territoire du journaliste, de l’interlocuteur au vôtre.
Par exemple, un journaliste, une personne, vous demande “alors apparemment, il y aurait eu des cas de dopage au sein de votre équipe ?”
Donc là, vous repérez un peu les mots neutres, les mots béquilles et les mots inducteur négatif, comme “dopage”. Ne reprenez surtout pas ce mot. Il ne faut pas qu’il sorte de votre bouche.
Reprenez plutôt les mots inducteurs négatifs ou les mots béquilles : “au sein de notre équipe” “écoutez, ce que je peux vous dire c’est qu’au sein de notre équipe il y a du travail, il y a de l’acharnement, il y a de la motivation.”
Vous voyez, vous reprenez, pour faire le lien entre le territoire de votre interlocuteur et le vôtre, les mots béquilles et les mots neutres, mais surtout pas les mots inducteurs négatifs, qui sont de véritables pentes glissantes.
Ils vont vous amener à jouer sur le territoire de votre interlocuteur, ce qui peut devenir très négatif, lorsque celui-ci n’est pas très bien intentionné.
Cette technique consiste à reprendre les mots inducteurs plutôt positifs ou les mots neutres et éviter les mots inducteurs négatifs, c’est ce que l’on appelle le “block and bridge” chez les Anglo-Saxons.
C’est identifier les éléments intéressants dans la question. Les choisir et aller sur son territoire.
Gardez bien à l’esprit que, vous savez, quand on veut être bon élève, on veut pour faire plaisir, pour avoir la bonne note, la reconnaissance, épouser le territoire de l’interlocuteur.
Parce que c’est lui qui nous invite. Il nous pose des questions et donc on y répond.
Quand on prend un peu de recul, parce qu’on n’est pas à l’école hein, on a besoin de développer notre idée, notre message, vous vous rappelez du micro qu’on a vu dans l’article précédent. Et à partir de là, on garde à l’esprit cette histoire de territoire.
Vous devez imposer votre territoire, plutôt que vous ne voir imposer le territoire du journaliste face à vous.
Donc, vous faites attention aux éléments qui sont proposés dans les questions, vous reprenez les éléments intéressants, vous évitez les mots inducteurs négatifs et vous allez voir que vous allez gagner cette bataille de territoire en média training.
Dans le prochain article, on parlera de quelque chose d’un peu plus psychologique, mais qui est, je crois tout aussi important voir plus important encore.
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