La prise de parole en public est malheureusement le symptôme visible d’un mal qui nous est bien français : le perfectionnisme « névrosé ». Le perfectionnisme devient névrosé lorsque le carburant « goût de la réussite » cède la place au carburant « peur de l’erreur ». Le second fait aller plus vite que le premier, mais le premier fait toujours aller plus loin que le second.
Je crois que l’exercice de la prise de parole en public révèle le carburant avec lequel on roule : la peur d’échouer ou l’envie de bien faire. La crainte de rater avant même d’avoir essayé
(parce que vous comprenez j’ai déjà tellement raté) ; l’envie de faire uniquement quand on sera sûr d’être parfait ; ou encore voir tout blanc ou tout noir sont d’autres symptômes du perfectionnisme névrosé.
Le plus important est-ce l’arrivée ou la quête ?
Paradoxalement, tous les grands orateurs que j’observe et que j’ai le plaisir d’accompagner présente cette même caractéristique : ils sont mus par l’envie de bien faire plutôt que par la peur de rater. Ce n’est pas que leurs mains ne tremblent jamais quand il faut porter des convictions. C’est plutôt qu’ils se disent au moment de prendre la parole : j’ai tout à fait le droit d’essayer, parce qu’au mieux je réussis, au pire l’échec d’aujourd’hui ne sera qu’une réussite différée.
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