CNV. Trois lettres pour “Communication Non Violente”. La communication non violente est théorisée par Marshall Rosenberg dans son livre La Communication non violente ou encore Les Mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs.
La communication non violente est une façon de pacifier les relations conflictuelles ou potentiellement conflictuelles et s’appuie sur quatre étapes simples. J’en ai rajouté une de sorte à fluidifier l’échange.
Imaginons que vous ayez quelque chose de délicat à annoncer à quelqu’un dans le cadre personnel.
Oser pour gagner confiance à l’oral #54
Étape 1 : L’autorisation
Vous allez commencer par vous assurer que la personne est disponible pour échanger.
Ex : Julien, est-ce que tu es disponible cinq minutes pour qu’on puisse parler ?
Si la personne vous dit oui, elle s’engage à rester avec vous toute la durée de l’échange. L’intérêt, c’est surtout d’éviter que la personne ne cherche à fuir pendant la conversation. La disponibilité est à la base de la communication non-violente.
Étape 2 : L’observation
Cette étape importante nécessite d’être factuel. Vous allez décrire les faits qui sont à l’origine de cet échange conflictuel ou potentiellement conflictuel de façon précise et objective.
Imaginons que Julien ne fasse plus la vaisselle depuis trois semaines. Vous êtes colocataires et vous allez lui demander de la faire. Vous voyez des assiettes dans l’évier, des couverts sur la table…
Plutôt que de dire “Tu n’as pas fait la vaisselle” vous ne parlez pas de ce que Julien a fait ou pas fait, mais vous parlez des faits. Vous êtes précis et objectif sans tomber dans cette précision ironique qui consisterait à dire qu’il y a 17 fourchettes dans l’évier au total !
Le plus délicat, c’est l’étape d’après.
Étape 3 : Le sentiment
Vous allez exprimer ce que vous ressentez en disant “Je me sens”. Ne dites pas “J’ai l’impression que…” ou “J’ai l’impression que…” parce que si vous dites par exemple “J’ai le sentiment que tu n’es pas d’accord” ou “J’ai l’impression que tu es énervé” et bien ce n’est pas de votre sentiment dont vous parlez.
En revanche, si vous dites “Je me sens” vous allez certainement, juste après, exprimer votre sentiment, par exemple “Je me sens gêné”, “Je me sens contrarié”, “Je me sens agacé”, “Je me sens frustré” vous ne parlez que de vous. Le sentiment étant exprimé, vous allez devoir tout de suite enchaîner avec ce qui est à l’origine de cet échange.
L’expression de votre sentiment va permettre à votre interlocuteur de comprendre que vous ne cherchez pas un coupable, mais une solution. C’est là aussi un indispensable de la communication non violente.
- Le besoin
Quel est le besoin que la situation ne vous permet pas de satisfaire ? “J’ai besoin de…” par exemple “J’ai besoin de vivre dans un environnement rangé”. Vous allez voir, à ce stade, on est tous les mêmes, on a tous envie de dire “J’ai besoin que” par exemple “J’ai besoin que tu fasses ça” ou “J’ai besoin que” ce n’est pas un besoin, mais c’est un ordre déguisé. En vérité, je n’ai pas besoin que tu fasses la vaisselle, mais je veux que tu fasses la vaisselle. En revanche, j’ai besoin de me sentir bien et c’est pourquoi je te demande de faire la vaisselle. Vous voyez la différence ?
5. La demande
Vous terminez avec une demande qui peut être une demande d’action ou qui peut être une demande de connexion. Vous pouvez à ce stade réintroduire du “tu” dans votre échange.
Autorisation – Observation – Sentiment – Besoin – Demande :
5 étapes qui peuvent donner à peu près ceci avec Julien :
Julien, tu es disponible cinq minutes pour parler d’un sujet par rapport à la coloc ?
Ça fait trois semaines que la vaisselle n’est pas faite ; il y a des assiettes dans l’évier et j’ai remarqué aussi qu’il y avait des couverts sur la table.
Pour être honnête, je me sens un peu gêné, je ne me sens pas très à l’aise par rapport à ça. J‘ai besoin de vivre dans un endroit assez rangé et de respecter l’engagement qu’on a pris quand on est arrivé dans cette colocation.
C’est pourquoi moi, j’aimerais te demander de faire la vaisselle et qu’on respecte notre engagement, est-ce que c’est possible pour toi de t’y mettre cette semaine ?
Je sais ce que vous vous dites certainement “Moi dans ce cadre-là, je ne dirais pas les choses comme ça, je ferai une petite boutade ou au contraire, je ne dirais rien et quand ça me fatiguerait vraiment, je prendrais toutes les assiettes et les couverts et je les jetterais dans la chambre de la personne. Pourquoi pas ! Mais l’assertivité est l’assurance de se dire les choses en toute sécurité.
Je vous en rappelle la définition : “Dire ce que vous pensez sans blesser”. Ne pas vous frustrer, ne pas blesser, donc si vous sentez que les choses sont difficiles à exprimer, si vous sentez que vous avez du mal à trouver un moyen de l’exprimer, privilégiez l’assertivité.
L’assertivité, c’est bien sûr des méthodes comme la communication non violente à privilégier notamment dans les rapports personnels ou quand vous partez du principe que la personne sera coopérative.
Oui, mais voilà, que faire si la personne ne l’est pas ? Et bien, on en parle dès le prochain article.
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