Depuis le dernier article, on est un peu embêté.
Embêté parce que je vous ai présenté la méthode CNV, mais elle suppose d’avoir face à vous quelqu’un de coopératif. Or lorsqu’on recourt à une méthode d’assertivité, ce n’est pas quand tout se passe bien.
On peut donc supposer être la plupart du temps face à quelqu’un de non coopératif. La méthode à utiliser dans ce cas est la méthode DESC “bureau” en anglais sauf que vous mettez un C à la fin.
Je vous demande de commencer par décrire les faits, vous décrivez un peu comme vous le faites déjà avec la méthode CNV. C’est l’équivalent de la phase d’observation. Ensuite, vous exprimez votre sentiment et votre besoin. “Je me sens” et “J’ai besoin de” toujours en partant de vous.
C’est ici que la méthode DESC se désolidarise de la méthode CNV. Plutôt que de continuer avec une proposition de solution, vous allez vous enquérir de l’état d’esprit de l’autre en lui demandant tout simplement “Qu’en penses-tu ?” ou “Est-ce que tu vois ce que je veux dire ?”
Vous faites parler l’autre et à ce stade, si la personne n’est pas coopérative, vous allez avoir trois types de réponses possibles (ça va vous faire penser à des choses qu’on a déjà vues).
La méthode desc pour s’affirmer face aux autres #55
Premier type de réponse possible : fuite ou passivité qui consiste à minimiser les faits. La personne va vous dire “Non mais ça va faut se détendre, enfin, je veux dire, c’est que de la vaisselle, tu prends tes grands airs, détends-toi, calme-toi”. La personne minimise ce que vous lui dites.
Deuxième possibilité : la personne va être un peu manipulatrice dans son attitude ou faire comprendre que c’est parce qu’en fait, vous n’avez pas passé l’aspirateur qu’elle ne fait pas la vaisselle. Ce n’est pas le sujet.
Troisième possibilité : la personne va être agressive et dans ce cas, vous voyez ce qui va se passer. Elle va parler plus fort, moins vous écoutez, s’imposer plutôt que s’affirmer.
Si vous faites face à une de ces trois attitudes, très simplement, vous prenez du recul et vous allez faire une technique qu’on a vue il y a quelques jours : la technique du disque rayé ou du disque brisé. Vous allez répéter une fois, peut-être deux fois, si vous sentez que c’est nécessaire tout ce que vous avez dit depuis le début.
Vous pouvez apporter des précisions dans ces nouvelles étapes d’observation, mais je vous invite à ne pas à répondre ou à ne pas réagir tout de suite à ce qui vient d’être dit.
Suite à ça, vous écoutez l’autre pour savoir s’il ou elle est toujours dans une attitude non coopérative : de passivité, d’agressivité ou de manipulation.
Si c’est le cas, je vous demanderai de proposer une solution acceptable.
“Écoute ce qu’on va faire” ou “Écoute ce que je te propose de faire, c’est ceci”. Une fois que la proposition de solution acceptable est formulée, vous concluez l’échange.
“Je te remercie et je te souhaite une bonne journée.”
Il est possible que la solution ne soit pas acceptée. Dans ce cas, il faut trouver une issue, une solution qui sera forcément acceptée, par exemple “On en reparle plus tard” ou “Je dois partir, on va mettre un terme à cet échange et on le reprendra plus tard.”
Cette solution, évidemment, doit donc être acceptable. Mais vous devez garder à l’esprit que face à quelqu’un de non coopératif, vous ne devez pas poursuivre l’échange, car c’est vous qui risquez de passer de la réponse à la réaction. C’est vous qui allez passer de l’assertivité à la manipulation, à l’agressivité ou à la passivité.
Suite à ça, vous concluez sobrement l’échange “Merci à toi, bonne journée.”
On se rappelle donc des différentes étapes
Vous décrivez ; vous exprimez sentiment et votre besoin ; en fonction de la réponse, vous utilisez un disque rayé ; et en fonction de la réponse, vous proposez une solution qui permettra d’introduire une conclusion.
Important : quand vous faites face à quelqu’un de non coopératif et que vous utilisez la méthode DESC, vous devez avoir une solution à l’esprit avant même que l’échange ait commencé. Si vous ne l’avez pas, vous risquez la passivité ou l’agressivité.
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