« Que l’on me donne six heures pour couper un arbre, j’en passerai quatre à préparer ma hache. » écrivait Abraham Lincoln.
Je crois que cet éloge de la préparation fait tout à fait sens lorsqu’il est transposé à la prise de parole en public.
Le problème, c’est que l’impression de manquer de temps nous pousse parfois à agir tous azimuts.
On cherche à occuper le terrain, à agir pour ne pas perdre de temps, à se bouger pour ne pas pouvoir se reprocher de n’avoir rien fait.
Et pourtant, en matière de prise de parole, se jeter directement dans la structure de son propos, la recherche des idées ou la répétition mot pour mot, c’est manquer cruellement de recul.
Imaginez le nombre d’arbres que peut abattre cette personne qui a passé deux fois plus de temps à affuter sa hache plutôt qu’à s’en servir.
Imaginez l’éloquence de ces personnes qui consacrent plus de temps à affiner leur « hache oratoire » qu’à s’en servir.
Ils fournissent moins d’efforts, et ont pourtant beaucoup plus de résultats, car ils fournissent les bons efforts aux bons endroits.
Et c’est bien ce que font les meilleures oratrices et les meilleurs orateurs : ils passent certes du temps à préparer leur prise de parole en public, mais en passent beaucoup plus à se préparer à prendre la parole en public.
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